#arnaques: Lutter efficacement contre les tentatives d’arnaques dans les petites annonces


[Le responsable de la modération du site de petites annonces gratuites Deal Plaza vous propose de découvrir dans cet article quelles sont les arnaques les plus courantes, et comment les éviter…]


Selon une enquête réalisée par l’IFOP entre le 12 et le 14 mars 2014, 84% des français ont déjà acheté un produit ou souscrit un service, via un site internet d’annonces, ou via un site de marchands indépendants.

Ce succès s’explique par le fait que le dépôt d’annonces sur internet est gratuit, rapide, et extrêmement simple. Toutefois, le revers de la médaille est que ce succès a ouvert des opportunités pour des escrocs du monde entier, qui utilisent des méthodes de plus en plus sophistiquées pour tenter d’arnaquer leurs victimes en France.

1.     Les formes les plus courantes d’escroqueries dans les petites annonces

 Il existe divers types de tentatives d’escroqueries dans les petites annonces.

Elles prennent des formes différentes selon que la victime est un vendeur ou un acheteur.

Elles ont systématiquement le même objectif : soutirer au plus vite une somme d’argent à la victime, sans que celle-ci ne puisse jamais obtenir ni son remboursement, ni la réparation de son préjudice.

 

a)    « L’escroc acheteur »

Les arnaques les plus fréquentes proviennent systématiquement d’Afrique du Nord, et plus particulièrement de la Côte d’Ivoire et/ou du Bénin.

L’escroc se fait passer pour un potentiel acheteur, souhaitant acquérir le bien proposé par l’annonceur, sur le site de petites annonces.

La manœuvre frauduleuse se déroule généralement en plusieurs étapes.

Tout d’abord, l’escroc envoie un email ou un SMS à sa proie. Il s’agit la plupart du temps d’un email ou d’un SMS type, envoyé massivement à plusieurs annonceurs différents, sans personnalisation.

Dans 99% des cas, l’escroc modifie son adresse IP, pour rendre sa localisation parfaitement intraçable.

Les plus technophiles n’hésitent pas à modifier leurs adresses IP toutes les XX secondes, pour rendre leur détection, et donc leur bannissement, plus compliquée d’un point de vue technique.

Pour prendre contact avec les utilisateurs, les escrocs utilisent systématiquement une adresse email du type hotmail, outlook, ou gmail.

Pour inspirer une certaine forme de confiance, ils se présentent généralement sous un nom à consonance française, tel que par exemple « Duhamel », « Richevaud », « Benoit », « Renault », etc.

 

Lorsqu’un escroc envoie un email à un utilisateur, le modèle utilisé est quasiment toujours le même, et se présente comme suit :

 

« Bonjour je voudrais savoir si votre annonce est toujours disponible aussi me donner le prix ferme suivi de certaines photos de l’annonce, car je suis intéressé! Cordialement ».

 

Si l’annonceur répond à cet email, la phase 2 de la tentative d’escroquerie se met alors en place : l’escroc envoie un email à l’annonceur, pour l’informer qu’il est prêt à acheter immédiatement le bien, sans même le voir.

Si l’annonceur donne son accord pour poursuivre la transaction, se met alors en place la troisième phase de la tentative d’escroquerie, qui peut prendre l’une des formes suivantes :

 

  • L’arnaque au « mandat cash »

Prétendant se trouver à l’étranger, l’escroc propose d’envoyer les fonds, correspondant au prix mentionné sur l’annonce, par mandat cash. Ce moyen de paiement est présenté comme rapide, fiable et sécurisé.

Il arrive très souvent que l’escroc exige l’utilisation d’un mandat cash, sous prétexte que cela éviterait tout risque d’arnaque. Il appâte ainsi sa proie, qui est mise en confiance.

Pour réaliser cette transaction, l’escroc demande à l’annonceur diverses informations, dont notamment son nom, son prénom, son adresse, et ses coordonnées téléphoniques (téléphone fixe et mobile).

Une fois ces informations transmises, l’escroc envoie un email à la victime pour lui signaler que la finalisation du paiement par mandat cash suppose qu’une taxe soit réglée au préalable. Pour ne pas déboussoler la victime, l’escroc fait croire qu’elle sera remboursée, une fois la transaction réalisée.

Pour procéder au règlement de cette taxe, l’escroc fournit un code de transfert à la victime, qu’elle devra insérer sur un site de « phishing », copie conforme et frauduleuse de celui de La Poste.

 

En entrant les informations données par l’escroc, un message apparaîtra sur ce site frauduleux, prétendant que le paiement par mandat cash a bien été réalisé, et que tout est en règle.

 

Le message précisera toutefois que l’argent demeure bloqué dans l’attente du paiement de la taxe précitée, et que pour procéder à ce règlement, il convient d’appeler le « Directeur de la Poste » (au cas particulier l’escroc), à un numéro commençant par 00 225 (indicatif de la Cote d’Ivoire), pour obtenir le détail de la marche à suivre.

 

Si la victime ne fait pas attention, et règle cette taxe, elle ne reverra jamais l’argent ainsi dépensé. Si de surcroît elle envoie par inadvertance le colis à l’escroc, elle subira alors un double préjudice, qui ne sera sans doute jamais réparé.

 

  • L’arnaque aux faux frais de douane

Dans ce cas de figure, une fois que l’escroc aura reçu la réponse de l’annonceur, il lui proposera alors de réaliser immédiatement la transaction, au prix souhaité.

Toutefois, prétendant se trouver à l’étranger, il fera valoir qu’il fait actuellement face à des difficultés administratives, l’empêchant de procéder à un règlement immédiat.

Il demandera alors à l’annonceur de payer des frais (généralement de douane), pour débloquer la situation.

Pour rassurer la victime, il proposera d’ajouter ces frais au prix de vente, compensant ainsi ce montant imprévu.

Si l’annonceur règle ces frais, il n’aura alors plus jamais de nouvelle de l’escroc, qui aura parfaitement réussi sa fraude.

 

  • L’arnaque au chèque sans provision

Dans cette hypothèse, l’escroc enverra à l’annonceur un chèque, pour l’achat du produit proposé sur le site de petites annonces.

Or, le montant porté sur le chèque sera erroné, et se trouvera être supérieur à celui exigé dans le cadre de la transaction.

Dans la plupart des cas, l’annonceur en informera l’escroc, qui lui proposera d’encaisser ce chèque, pour le mettre en confiance. Il exigera toutefois que l’annonceur lui rembourse la différence, soit par chèque, soit via un autre moyen de paiement (paypal par exemple).

Si l’annonceur accepte de régler cette différence, il aura alors la mauvaise surprise de constater, dans les jours qui suivent, que le chèque de l’escroc était sans provision.

Le montant réglé à l’escroc sera alors définitivement perdu.

 

  • L’arnaque via le moyen de paiement « Paypal »

 Cette forme d’arnaque est plus récente, et se répand comme une trainée de poudres.

Dans ce cas de figure, l’escroc adresse un email à l’annonceur pour l’informer qu’il souhaite régler le prix du bien par Paypal, présenté comme une solution ultra-sécurisée.

Il indiquera vouloir payer avant l’envoi du bien, et insistera pour régler les frais de port. Le but de ces manœuvres étant bien entendu de créer un climat de confiance.

L’annonceur de bonne foi enverra alors une demande de règlement à l’escroc, précisant son nom, dans l’optique d’engager le processus de paiement.

Ce dernier profitera de ces informations pour créer un email de « phishing », aux couleurs du site Paypal, avec une adresse email au format « services@paypal.fr » (qui cachera en arrière-plan un email gmail ou hotmail).

 

Cet email frauduleux adressé à l’annonceur mentionnera que le paiement a bien été effectué. Bien entendu, aucun paiement n’aura jamais été réalisé.

Etant rassuré par cet email, l’annonceur peu vigilant enverra alors le bien par la poste à l’adresse mentionnée par l’escroc, et ne recevra jamais le montant de la vente.

Comme le nom sur le colis est faux, mais l’adresse de destination est correcte, celui-ci retournera au bureau de poste le plus proche. L’escroc n’aura plus qu’à aller le chercher, muni de ses références.

 

b)    « L’escroc vendeur »

Comme pour les arnaques citées ci-dessus, ces tentatives d’escroquerie proviennent le plus souvent de pays d’Afrique du Nord, et particulièrement de la Côte d’Ivoire et/ou du Bénin.

Elles prennent des formes diverses, mais ont toutes un point commun : elles sont « alléchantes », et donnent envie à la victime de contacter l’annonceur.

 

  • Les offres de prêt entre particuliers

Cette arnaque consiste à faire croire à un utilisateur qu’il peut obtenir un prêt à des taux et des conditions avantageuses par rapport au marché.

Dans 99% des cas, l’escroc propose un prêt rapide et fiable, souvent décrit comme sécurisé, d’un montant pouvant varier de 5.000 € à 10.000.000 €, avec un taux d’intérêt aux alentours de 3%.

Pour délivrer ce prétendu prêt, l’escroc prétendra qu’une assurance doit être souscrite, et qu’elle doit être réglée en urgence par mandat cash.

Bien entendu, si la victime règle ce montant, elle ne reverra jamais l’argent ainsi dépensé.

 

  • Les dons d’animaux

 Dans ce type d’escroquerie, le fraudeur propose de donner des chatons ou des chiots.

Les photos jointes à l’annonce sont particulièrement attendrissantes, pour attirer des utilisateurs.

Le prétendu donneur va faire preuve de sentimentalisme dans ses échanges, pour inspirer confiance à la victime. A titre d’exemple, l’escroc sera amené à soutenir qu’il est contraint de donner l’animal à une famille attentionnée, car il n’a plus les moyens matériels et/ou financiers pour s’en occuper.

Une fois que la victime aura fait valoir ses motivations, l’escroc prétendra alors qu’une somme comprise entre 200 et 300 euros doit être réglée, et ce afin de transporter l’animal de manière fiable et sécurisée, jusqu’à son nouveau domicile.

 Si la victime se montre méfiante, et exige de rencontrer le donneur, celui-ci prétendra la plupart du temps exercer une profession libérale, et être trop occupé pour organiser ce type de rendez-vous.

Bien entendu, si la victime règle ces frais, elle ne verra jamais cet animal imaginaire, et perdra l’argent ainsi versé.

 

  • Les annonces « alléchantes »

 Il s’agit de la forme la plus classique d’arnaque, consistant pour le fraudeur à proposer un bien inexistant à un prix très inférieur au prix du marché (par exemple le dernier modèle d’iPhone, dans un état neuf et sous garantie, à 200 euros moins chers que le prix habituel dans le commerce).

Le vendeur peut exiger que le prix soit réglé par chèque, mandat cash ou par Paypal, en suivant le cheminement des escroqueries exposées ci-dessus.

Bien entendu, si l’acheteur règle le prix de la vente, il ne verra jamais le bien, et n’obtiendra sans doute jamais le remboursement de l’argent ainsi versé.

 

2.     La méthode de dealplaza pour éviter les arnaques

Le site de petites annonces gratuites Deal Plaza met à la disposition de ses visiteurs près de 2 millions d’annonces actives, réparties dans plus de 60 thématiques (immobilier, automobile, emplois, services, mode, meubles, déco, etc.).

Fort de plusieurs années d’expérience dans le domaine des petites annonces, les concepteurs du site Deal Plaza ont mis en place des filtres automatiques, à la fois innovants et évolutifs, permettant de lutter efficacement contre la plupart des tentatives de fraude.

Parmi ces filtres, se trouvent notamment un rejet automatique des annonces provenant de certaines adresses IP litigieuses, ou contenant des mots clés spécifiques, ainsi que la possibilité pour les annonceurs de modifier leur numéro de téléphone, par un numéro anonyme et sécurisé.

Les filtres mis en place fonctionnent aussi bien en amont (dépôt d’une annonce qui pourrait être une arnaque) qu’en aval (protection des annonceurs contre les visiteurs fraudeurs).

En 2014, ces filtres ont permis d’évacuer automatiquement des milliers de tentatives de fraudes.

A ces filtres automatiques, s’ajoute une modération manuelle et systématique de toutes les annonces mises en ligne. 

De surcroît, les visiteurs disposent de la possibilité de signaler à tout moment aux modérateurs du site, les annonces pouvant constituer une tentative d’arnaque. 

Cela étant, même en présence d’une méthode de sécurité optimale, il est indispensable que les utilisateurs fassent preuve d’un minimum de bon sens, lorsqu’ils engagent une discussion avec un potentiel acheteur ou un potentiel vendeur.

Les signaux d’alerte devant attirer l’attention d’un utilisateur sur un risque de fraude sont généralement les suivants :

  • une offre trop alléchante,
  • un contact se trouvant à l’étranger, et exigeant un paiement par mandat cash, western union ou paypal,
  • un contact utilisant un numéro de téléphone commençant par 00225 (Cote d’Ivoire) ou 00229 (Bénin),
  • un contact pressé de faire la transaction, sans exiger à aucun moment de voir le bien (s’il s’agit d’un acheteur),
  • Un contact réclamant la copie de documents officiels, qui pourraient lui permettre par la suite d’usurper l’identité de la victime.

 

Il est bien entendu recommandé de privilégier les remises en mains propres, qui sont toujours plus sécurisées.

En cas de doute sur un utilisateur ou sur une annonce, il convient de prendre contact avec le service client, ou de lancer une recherche sur Google avec les informations de l’acheteur ou du vendeur (en particulier son email), pour vérifier que celui-ci n’a pas déjà été dénoncé comme un escroc par d’autres internautes.

Cela étant, il convient de se montrer rassurant, l’immense majorité des utilisateurs est honnête et de parfaite bonne foi.

Les tentatives d’escroqueries représentent une infime portion de l’ensemble des transactions réalisées chaque année sur un site de petites annonces.

Il n’y a donc aucune raison de se priver de réaliser des bonnes affaires, sous réserve de faire preuve d’un minimum de vigilance.

 

Credit Photo: Shutterstock


Kokou Adzo

Kokou is a fervent advocate for the seamless fusion of business and technology, he has always been at the forefront of innovation. Graduating from two esteemed European institutions, the University of Siena in Italy and the University of Rennes in France, he mastered the nuances of Communications and Political Science. With a diverse educational background, Kokou consistently offers insights that reflect his deep understanding of the modern digital landscape shaped by both commerce and governance. Those who have the privilege to read his pieces or collaborate with him are invariably inspired by his vision of a world where business meets tech not just at the crossroads of necessity but at the pinnacle of innovation.

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