L’EQUIPE
Serial entrepreneurs, Yannick Devin et Denis Servais ont eu envie, à travers le projet GLOVV imaginé durant une soirée où ils ont rencontré un couple de sourds signeurs (pratiquant la langues des signes), de donner enfin un sens social à leur activité entrepreneuriale.
LA PROBLEMATIQUE
C’est un fait : les sourds signeurs et les entendants ne maîtrisant pas la langue des signes sont incapables d’établir une communication, ce qui, au quotidien, pose de véritables problèmes aux premiers.
LES SOLUTIONS EXISTANTES
Pour résoudre ce problème, plusieurs équipes d’étudiants et de chercheurs (Hand’speaker en France, SignAloud aux Etats-Unis, Enable Talk en Ukraine…) planchent actuellement sur des dispositifs qui ont tous en commun l’usage de gants bardés de capteurs et associés à une application mobile.
Positionnés à des endroits stratégiques, ces capteurs permettent ainsi de localiser la main dans l’espace et de reconnaître le moindre mouvement des doigts. Après quoi, ils transmettent les données enregistrées à l’application mobile qui va les traduire en mots, et ce grâce à sa banque d’unités signifiantes. Les mots sont alors diffusés, selon les projets de recherche, de manière écrite sur l’écran du mobile ou en sons émis via un haut-parleur. Le sourd signeur peut ainsi s’adresser à n’importe qui et dans n’importe quelle situation sans craindre de ne pouvoir être compris.
Néanmoins, si ces projets de recherche en étaient restés là, cette communication ne se serait opérée que dans un sens, soit du sourd signeur vers la personne entendante. C’est pourquoi la plupart des dispositifs évoqués ne se contentent pas de « lire » les signes pour les synthétiser en paroles, mais proposent également de capter la voix de la personne entendante et de la retranscrire en mots écrits sur l’écran des mobiles.
Malheureusement, si la solution permettant la communication du sourd signeur vers l’entendant semble remplir son rôle, celle inversant le sens du « dialogue » marque ses limites, car ne tenant pas compte d’une triste réalité. A l’école, en effet, toutes les méthodes pédagogiques associent l’apprentissage de la lecture à l’écoute des sonorités associés aux mots lus. Dans ces conditions, il est aisé de comprendre la difficulté d’apprendre à lire pour une personne sourde. Les chiffres, d’ailleurs, témoignent de ce fait, l’illettrisme touchant environ 70% des 400.000 Français atteints de surdité profonde. Soient 280.000 personnes, rien qu’en France, qui ne savent alors pas lire les mots prononcés par leurs interlocuteurs entendants et retranscrits, avec les solutions existantes, sur l’écran de leur mobile.
D’où une communication fortement diminuée, voire impossible !
NOTRE SOLUTION
C’est dans le but de permettre à l’ensemble des sourds signeurs, même illettrés, de communiquer avec des personnes entendantes que nous avons imaginé GLOVV, une application mobile qui, plutôt que de transcrire les paroles prononcées par les personnes entendantes en mots écrits sur les portables, proposera une interface d’animation 3D où un avatar virtuel interprétera ces paroles en langues des signes. La technologie utilisée étant la même que celle mise en oeuvre pour la motion capture (ou « mocap », soit la technologie très utilisée dans le domaine du cinéma, du jeu vidéo et de la réalité virtuelle, et permettant d’appliquer en direct les mouvements d’une personne réelle à un avatar numérique), le sourd signeur pourra modifier en temps réel le cadrage opéré sur l’interprète virtuel afin de choisir le meilleur angle de vue pour bien saisir la conversation.
NOTRE AVANTAGE DIFFERENTIEL
Ce choix technologique permettra ainsi à l’ensemble des sourds signeurs de communiquer avec les entendants, le système n’excluant pas les 70% victimes d’illettrisme.
NOTRE BUSINESS MODEL
De manière à ce que GLOVV soit adapté par le plus grand nombre, le gant sera vendu à prix coûtant et l’application sera gratuite.
En revanche, différents plugins payants seront proposés.
Par exemple :
1) GLOVV permettra à ses utilisateurs de s’approprier totalement de son application en leur offrant la possibilité de personnaliser leur interprète virtuel. Ce service devrait intéresser en priorité les enfants et adolescents qui pourront ainsi choisir des avatars proches de leurs inspirations : des personnages de leurs dessins animés préférés (une fois accords de partenariat signés avec les détenteurs des droits), Koko (la fameuse femelle gorille vivant au Etats-Unis et connue pour être capable de communiquer en langue des signes)… On peut même envisager de développer un service de scan 3D, permettant de numériser le visage de personnes réelles proches du sourd signeur, que les utilisateurs pourront alors utiliser comme interprètes virtuels.
Par ailleurs, notre solution offrira aussi des avantages liés à un possible usage en tant qu’outil de formation. En effet, la transcription des paroles prononcées par la personne entendante s’appuyant sur la technique de la mocap, on peut imaginer de nombreux autres services :
2) L’élève signeur, équipé des gants connectés, aura accès à une technique totalement inédite d’apprentissage basée sur le principe du « fantôme ». Si vous êtes amateurs de courses de voiture sur consoles, vous connaissez forcément ce modèle en transparence de votre véhicule qui vous montre, durant la course, comment vous avez conduit lors de votre temps de référence. Et vous informe de fait sur votre performance en temps réel. C’est ce même principe qui permettra au GLOVV d’être un outil de formation totalement révolutionnaire. A une différence près, majeure : avec le GLOVV, le fantôme ne sera pas lié à une voiture de course factice affichée sur un écran, mais échangera des données avec un objet physique positionné dans le monde réel, à savoir les mains du formateur elles-mêmes équipées de gants. Ainsi, en choisissant le point de vue du formateur et en activant l’option « fantôme » qui viendra superposer en transparence, grâce à la réalité augmentée, les mains dudit formateur aux siennes, l’élève pourra corriger plus facilement ses erreurs tout au long de son apprentissage des signes.
3) Par ailleurs, l’élève aura l’occasion de revoir la leçon a posteriori en changeant, si besoin, l’angle de vue afin de mieux voir certains gestes.
4) Ensuite, le formateur pourra alimenter la banque de données en enregistrant lui-même des unités signifiantes, et ce tout simplement en signant en même temps qu’il annonce ce qu’il signe. Une base de données qui devrait également s’alimenter d’elle-même, l’algorithme de GLOVV reprenant le principe mis en place par Google pour ses captchas. En effet, un même signe pouvant connaître de légères différences selon la personne qui le forme, chaque nouveau geste sera alors soumis à plusieurs utilisateurs (sous une forme encore indéfinie, qu’il s’agisse d’un « simple » jeu de reconnaissance ou d’un véritable réseau social pour sourds signeurs) : au bout de plusieurs réponses identiques, le signe sera alors validé par l’algorithme de GLOVV, qui pourra mieux le reconnaître dans le futur et l’insèrera alors dans sa base de données.
5) Enfin, en situation de formation, l’application pourra fonctionner en totale autonomie via des leçons et des contenus pédagogiques, et ce afin de pallier le fort déficit de formateurs en langue des signes.
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