Qu’ils soient expérimentés ou novices, les entrepreneurs peuvent commettre des « petites erreurs » qui peuvent mettre leur activité en péril. Même si elles semblent initialement sans gravité, elles peuvent coûter très cher quand elles finissent devant les tribunaux.
Le contexte de judiciarisation croissante de la société française ne fait qu’augmenter le nombre de mises en cause parfois injustifiées, mais face auxquelles le chef d’entreprise va devoir se défendre.
En tant qu’assureur spécialiste, voici quelques recommandations aux dirigeants d’entreprises, quant aux erreurs que nous avons le plus fréquemment observées en 2014.
Erreur N°1 – Une mauvaise compréhension des besoins d’un client
Il s’agit de l’erreur la plus fréquente. En effet, le produit/service délivré par l’entreprise doit répondre parfaitement à la demande du client. Connaître les spécificités d’un client est fondamental dans la compréhension de ses besoins ainsi que dans la définition d’un cahier des charges précis. Passer du temps à recueillir les informations et à analyser les besoins de son client est une étape cruciale : il est important de ne pas la négliger.
Erreur N°2 – Sous-estimer l’ampleur des engagements du contrat passé avec un client
Un cas récurrent chez les TPE / PME qui répondent à des appels d’offre de grosses structures.
Du fait d’exigences très élevées, il arrive que les sous-traitants s’engagent, alors qu’ils n’ont pas les moyens de répondre à la demande. Prudence ! Les délais sur lesquels vous vous engagez doivent être raisonnables. Il ne faut pas hésiter à formuler des réserves par écrit sur les points qui paraissent flous. Mieux vaut décliner un projet dont on ne peut garantir la bonne conduite que d’y répondre et d’échouer. Dans le doute, prenez le temps de discuter avec le donneur d’ordre, de poser les bonnes questions et contactez, si nécessaire, un conseiller juridique ou votre assureur pour obtenir un avis extérieur.
Erreur N°3 – Débuter un projet avant la signature d’un contrat écrit
Les discussions pouvant être longues avant d’arriver à se mettre d’accord sur les termes du contrat final, aucune action ne doit être initiée avant que toutes les conditions ne soient formalisées sur un contrat signé par les deux parties. Toute prestation nécessite la signature d’un contrat avant sa mise en œuvre. Cet écrit détaillera notamment avec précision quels sont les besoins du client, la nature des actions à effectuer et les clauses limitatives de responsabilité. Ainsi, en cas de litige, l’assureur aura des éléments factuels sur lesquels il pourra s’appuyer pour évaluer les responsabilités des parties prenantes et la conformité de la prestation, et éventuellement régler le conflit à l’amiable.
Erreur N°4 – Choisir trop rapidement ses sous-traitants
S’appuyer sur un sous-traitant pour mener à bien une mission implique de bien le choisir. En effet, le sous-traitant va représenter l’entreprise et son image. C’est d’autant plus important qu’en cas de litige du fait du sous-traitant, c’est l’entrepreneur qui sera le seul face au client final à devoir rendre des comptes. Le recrutement d’un sous-traitant doit être appréhendé de la même manière que celui d’un salarié. Comme pour tout chef d’entreprise, le sous-traitant devra lui aussi être en mesure de répondre à la demande et être bien assuré. Une fois le sous-traitant sélectionné, le chef d’entreprise devra être transparent avec son propre client en lui indiquant qu’il a recours à un tiers pour une partie de la mission.
Erreur N°5 – Faire d’un différend une affaire personnelle
Lors d’un litige, un différend peut rapidement se transformer en conflit de personnes, notamment dans le cadre de projets de longue durée. Il est souvent difficile de ne pas laisser parler ses émotions et de mettre de côté les problématiques personnelles: tous les sentiments sont exacerbés. Un piège dans lequel on peut facilement tomber et qui tend à rendre stérile toute tentative de conciliation.
Dans ce cas de figure, il est recommandé de s’en tenir aux éléments factuels et contractuels. L’assureur apportera son expertise en s’appuyant sur des éléments matériels et juridiques concrets : il conservera un regard objectif sur la situation. Au delà du différend, il s’agit aussi de maintenir, autant que possible, de bonnes relations commerciales.
Erreur N°6 – Ne pas souscrire d’assurance professionnelle
Si elle n’est pas obligatoire pour toutes les professions, elle est essentielle car les risques professionnels sont nombreux (erreur de conseil suite à une mauvaise compréhension des besoins d’un client, retard de prestation lié à la sous-estimation de l’ampleur des engagements du contrat passé avec un client, manquement contractuel lié au choix trop rapide d’un sous-traitant…etc) et la responsabilité générale de l’entreprise n’est pas suffisante. Par ailleurs, même en étant irréprochable, toute entreprise peut un jour où l’autre faire face à une mise en cause et avoir à financer sa propre défense (avocats, expertises, dommages et intérêts…). Il est donc impératif d’avoir souscrit une assurance adaptée qui permette de prendre en charge ces frais. Dans un contexte économique et social de plus en plus tendu (augmentation des mises en cause, concurrence accrue, complexité des contrats…), l’assurance responsabilité civile professionnelle peut être considérée comme l’assurance vie de l’entreprise. Cette police à été spécialement conçue pour permettre à un professionnel de préserver les relations commerciales qu’il entretient avec ses clients, d’exercer sereinement son activité, et d’assurer la pérennité de son entreprise.
Le fait de souscrire une assurance chez un assureur spécialiste permet de bénéficier d’un réseau d’avocats spécialisés sur ses activités cibles et d’être accompagné par des spécialistes de la gestion de crise.
Si l’entrepreneur préfère ne pas souscrire d’assurance, Il faut alors qu’il budgétise ce type d’aléas dans ses comptes, mais cela peut se compter en millions.
En tant qu’assureur spécialiste, notre vocation est d’accompagner nos clients avec des contrats adaptés et des services personnalisés à forte valeur ajoutée afin de les aider à limiter les conséquences d’une mise en cause, à gérer leurs risques grâce à des conseils de prévention, ainsi qu’à préserver leur relations commerciales.
Par Laurence Raguideau, Responsable Marché – Professions des Services et du Conseil chez Hiscox France.
crédit photo à la une: shutterstock
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